Santé sans peur et sans reproches

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Dès les débuts de l’épidémie du VIH/SIDA, la communauté cuir a été très touchée, et nombre de ses membres ne sont plus aujourd’hui parmi nous. Mais la communauté cuir a également été parmi les plus engagées pour la santé sexuelle dans les populations les plus exposées, en particulier les hommes homosexuels ayant des pratiques sexuelles dites « hors normes », auprès de qui nous avons développé une expertise unique parce que sans tabou d’une part ni jugement de valeur d’aucune sorte d’autre part.

Ce statut nous confère une place à part dans la communauté LGBTI, et nous amène à avoir une position parfois bien au-delà de ce qu’on appelle habituellement la « prévention ». Lutter contre le VIH, par exemple, c’est aussi admettre que les moyens de prévention classiques (utiliser des préservatifs à chaque fois que nécessaire), ne fonctionnent pas toujours chez tout le monde, qu’il y a d’autres éléments qui entrent dans les facteurs d’expositions au VIH : les IST, les troubles sexuels, les drogues etc. Bénéficiant d’expertises qui lui sont précieuses, l’ASMF a su évoluer avec les pratiques et l’environnement sexuel de son public, sans juger, sans se poser d’œillères, sans honte, sans peur, et sans reproche d’aucune sorte.

Le « sexe à moindre risque » ne signifie pas seulement se protéger lors de rapports sexuels. Cela implique de réagir rapidement et se faire conseiller lorsque les choses ne se passent pas comme prévu.

Malgré tous les efforts, le préservatif, pourtant si populaire, et si utile pour freiner l’épidémie, n’a pas permis, en quelques décennies, d’en endiguer l’expansion. Il a donc fallu repenser, 30 ans après les premiers cas de contamination, nos stratégies et objectifs.

Il n’y a pas une prévention, il y a autant de solutions que de situations. Aujourd’hui, la seule réponse à apporter n’est plus la capote, la prévention est combinée et les questions à poser plus nombreuses, plus complexes parfois.

Aujourd’hui, de nouveaux mots ont investi notre champ lexical :

La PrEP (prophylaxie pré-exposition), par exemple, à base de médicaments antirétroviraux (ARV), dont le principe consiste à proposer à des personnes non infectées d’utiliser des traitements antirétroviraux pour se protéger du risque de contracter le VIH.

Le TASP (Traitement pris comme prévention), ou I=I : c’est lorsque le traitement antirétroviral est pris selon la prescription, et que la charge virale est indétectable. Le virus n’est plus transmissible.

Attention : ces deux solutions donnent accès à une sexualité permettant de ne pas être obsédé par le VIH. Ce qui ne veut pas dire qu’elle est forcément sans risque. Ni la PrEP ni le TASP ne protègent des autres infections comme la gonorrhée, la chlamydia, la syphilis ou les hépatites. Elle ne protège pas non plus d’accidents dans le cadre d’un jeu sexuel qui serait mal maitrisé.

C’est pourquoi la première des règles pour une sexualité sans peur, c’est encore le dialogue entre les partenaires, et la transmission des savoirs. Nombreux en 2018 ont été les cas mortels d’accidents liés à un bondage mal maîtrisé, un breath control sans contrôle, ou une prise de drogue/alcool pendant un plan « hard ». C’est pour cela que l’ASMF organise, tout au long de l’année, des ateliers pour que les relations SM, si particulières, se fassent de la manière la plus sécurisée possible.

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